“La perfection est atteinte, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à retirer”
-Antoine De Saint-Exupéry
Progression >>> perfection.
Aujourd’hui, j’ai envie de parler de la pression qu’une grande majorité d’entre nous, vont faire face: celle de toujours vouloir atteindre la perfection dans ce qu’on accomplit.
Je ne me suis jamais considérée comme étant une personne perfectionniste avant d’avoir Ambition’elle: des fois, j’ai l’impression que tout doit être parfait à mes yeux pour que je sente la réelle valeur ajoutée de quelque chose que je mets sur les plateformes. J’edit mon podcast de manière minutieuse, j’écris des articles que je relis encore et encore pour m’assurer qu’ils aient le moins de fautes possibles et je planifie la majorité de mes publications afin qu’elles concordent ensemble. Pour être honnête, j’ai préenregistré le même épisode deux fois car je n’aimais pas la première et j’ai dû l’éditer deux fois aussi car la première fois n’était pas encore assez bonne à mes yeux: ça peut paraître anodin, mais à un certain moment je me suis demandée si ce n’était pas plutôt de la procrastination dissimulée dans une couverture de perfectionnisme. Lorsque j’ai réalisé ça, j’ai décidé d’être moins exigeante envers moi-même par rapport au fait que mon idée de perfection n’est pas nécessairement la valeur dont le monde a besoin: ce dont il a besoin, c’est de ma voix et ce que j’ai envie de mettre “out there”. Que je n’ai pas bien coupée une phrase ou que je n’ai pas écrit la plus belle phrase sur Terre ne changera pas nécessairement l’impact de mon message.
Cela a fait en sorte que j’en suis venue à me poser la question: comment se départir de cette fausse croyance que l’on a besoin d’être parfait pour être satisfait?
Je pense d’abord que dès que l’on est enfant, on nous inculque le fait que notre valeur est basée sur la manière dont on agit, la manière dont on apprend ainsi que la manière dont les autres nous perçoivent. Si l’on a une réaction émotionnelle déplacée ou jugée “trop intense”, on nous réprimande; si l’on a une mauvaise note et que l’on grandit dans un environnement où les notes sont hyper importantes, on nous chicane; si on est jugé comme sortant du lot, la plupart du temps, les autres enfants vont arrêter de jouer avec nous. On apprend donc à placer notre valeur dans ces trois catégories ci-haut: si on déroge à l’une d’entre elles, on a peur des conséquences et ça nous incite à faire “taire” tout ce qui est considéré comme “imparfait” chez nous.
Par contre, ça fait en sorte qu’on grandit avec des attentes irréalistes et on se dit qu’on a besoin de ne jamais faire d’erreur pour avoir une valeur et être accepté: on a donc peur de se tromper, d’avoir un échec ou encore tout simplement d’être nous-même de peur d’être jugé défavorablement.
On se met tellement de pression parce qu’on veut atteindre cet idéal, parce que si ce n’est pas parfait, ce ne sera jamais assez bon pour avoir du succès. Par contre, ce but n’est - et ne sera jamais - réalistiquement atteignable. C'est pourquoi la progression importe plus que la perfection.
Premièrement, la perfection est comme la beauté: elle est relative aux yeux de chacun. Pour quelqu’un, ton travail peut être extraordinaire et la meilleure chose qu’elle ait vue de sa vie alors que pour toi, tu vois pleins de petits détails que tu aurais pu améliorer et tu restes insatisfait.e. Notre vision de la perfection est relative: on ne devrait pas se laisser dicter par une valeur aussi abstraite lorsqu’on détermine la qualité de ce que l’on entreprend.
Deuxièmement, disons que l’on atteint cette fameuse “perfection” hypothétiquement. Une fois qu’elle est atteinte, now what? Qu’est-ce qui vient après ça? Je vais deviner que tu vas te sentir coincé.e et/ou ennuyé.e, parce qu’il n’y aurait plus rien après: plus d’améliorations, plus rien à penser, plus rien à réfléchir. En fait, c’est un peu comme le néant: on a tous besoin de pouvoir avoir des aspects sur lesquels travailler pour que la vie soit intéressante. Si tout n’était que perfection, laisse-moi te dire que l’on vivrait dans un monde plutôt fade. La progression nous permet de s'améliorer en prenant action afin de se rapprocher de notre idée de la perfection, sans avoir comme but final de l'atteindre.
Troisièmement, s’il n’y avait personne d’autre que toi sur la planète qui allait voir ce sur quoi tu travailles et que tu cherches à “perfectionner”, serais-tu satisfait.e du résultat? Pour ma part, cette question m’aide souvent à me recentrer et à lâcher prise lorsque j’ai l’impression que je suis rendue à tiquer sur de petits détails qui ne font pas une énorme différence et qui peuvent être une potentielle perte de temps! Ça m’aide aussi à déterminer si je procrastine ou si je me concentre sur des détails qui auront un impact sur le résultat final.
Maintenant, si ta source de pression est par rapport à toi-même plutôt que ce que les autres vont penser de ton travail, je te conseille de penser à ton projet sur le long terme plutôt que le court terme: quel est le but derrière et que souhaites-tu atteindre? Par exemple, si c’est écrire un livre, certaines personnes qui avaient un talent fou et qui auraient pu avoir un succès monstre n’y sont jamais arrivés de peur que leur travail ne soit pas assez bon: tu ne le sauras jamais à moins de prendre action et de publier quelque chose. Je te conseille à te pratiquer à sortir de ta zone de confort et que même si quelque chose n’est pas parfait à tes yeux, te forcer à le mettre “out there” quand même: tu ne sais jamais ce que ça va donner, et ça pourrait donner quelque chose qui va bien au-delà de tes attentes malgré certains détails que tu aurais aimé changer.
Comme Antoine De Saint-Exupéry l’a si bien dit: “La perfection est atteinte, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à retirer”.
Si tu attends toujours que ton travail soit parfait, tu vas finir par ne rien faire et l’impact que tu pourrais avoir… n’aura jamais lieu. Concentre-toi à donner le meilleur de toi-même, et apprend/comprend que c’est amplement assez — tu en vaux la peine. 💛
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